Türkis, de Maria Vinuesa

Maria Vinuesa, peintre, Türkis, Münich, 2018.

Effrontément défier le temps dans le secret
de mon enfance où le plafond tenait lieu de voyage
avec ses étoiles ses comètes d’argent découpées dans le rouleau d’aluminium
j’avais onze ans et un gros trou dans le cœur     orphelin d’une galaxie

dans le froid sidéral qu’est-ce qui peut guérir de toi
maman ?
qu’est-ce que tu n’as pas dit ?
avec les mots et les sciences commence le monde
je suis dans le vertige des ciels métalliques
trop souvent seul dans l’énigme du temps.

(M. H., Bonheur de ciel, Québec, 2018)

Isabelle Lockwell vous invite à son atelier

Lancement et 15 anniversaire

Un sumi-e de Barbara-Anne Masson, artiste de Québec

Quand le vent du sud

Fait danser les jeunes feuilles

Le jour fait peau neuve

Dominic Deschênes, Marcher vers l'aube.

Exposition-récital "Mes petites matières"

Flaques, de Maria Vinuesa

Quelque chose de fragile, d’éphémère, de doux et de mouillé

Où placer sa joue pour espérer

Empreintes, tracés     de charbon ou de lait

Entre noirceur, douleur, candeur, douceur

C’est tout à la fois      c’est à la fois tout

Une griffure, un cri ocre, une coquille d’œuf, des dégoulinures lactées

À travers lesquels respirer      ou bien être en apnée

Flaques de buée sur nos vitres      intérieures posées

mais aucun rêve

Car le monde est dans toutes ses matières      tourmenté

Plutôt une éponge de vinaigre sur la bouche      qu’une eau fraîche et apaisante

L’averse lave nos maux      mais nos corps restent accrochés

À l’inéluctable

Cette goutte ivre qui nous résiste.

Fabienne Roitel