Dominic Deschênes est non seulement libraire et directeur des Éditions du Sablier mais c'est aussi un chef de choeur, choriste et musicien accompli. Retrouvez-le avec son ensemble PAR SA GRÂCE le dimanche 5 février 2023 à la Salle des Chevaliers de Colomb de Loretteville (14h00).

Les Éditions du Sablier ont été fondées à Québec en 2003, par Dominic Deschênes et Fabienne Roitel. Après avoir assuré la publication de la revue Le Bilboquet jusqu’en 2007, elles ont concentré leurs activités autour de l’édition de recueils de poésie et se proposent de publier des auteurs de styles variés, qu’ils soient émergents ou confirmés. Des artistes complices accompagnent la création des ouvrages depuis les débuts de la maison d’édition.
samedi 28 janvier 2023
vendredi 30 décembre 2022
Ces rencontres qui font du bien
( Petites Douceurs, Éditions L’Atelier des Noyers, Dijon, France, 2022.
Geishas on paper, peinture de Maria Vinuesa )
Apaise-moi dit-elleIl creuse dans son regard
Tous les bruns de la terre
Apaise-moi dit-il
Elle pose sur ses lèvres
Le partage des eaux.
Cela prend du temps, de la place dans son coeur et le goût de partager…
La lecture vibrante, touchante du dernier recueil de Sylvie Nicolas, Tout chagrin est un théâtre d’ombres, que je fais mienne dans ses refuges, ses silences et ses chagrins.
Sylvie, du latin « silva » forêt généreuse avec ses phrases enracinées dans un terroir qui est le plus rien de Toi, que je reconnais de plus en plus, que j’aime lire et parfois relire.
Une poésie que l’on ne rencontre pas souvent !
( Tout chagrin est un théâtre d’ombres, Hamac, Québec, 2022. Toucher terre, Oeuvres de la main gauche, Bertrand Tremblay artiste peintre. )
« Tu penses : Au théâtre de la mémoire, le chagrin lègue ses empreintes fossiles. »
Je me suis imprégnée à chaque page d’un voyage nomade dans une nature palpable et fragile.
« L’hiver s’est accroché, je retiens l’aube de toutes petites joies… »
J’ai le coeur qui s’est serré à la lecture d’images si fortes, si belles de Dominique Zalitis.
Je me suis reconnue dans l’entreligne et dans les lignes de ce recueil d’une grande beauté et d’une douce clarté, « des fragments de ciel entre les draps »
J’aimerais aussi reboiser ma mémoire pour me libérer de tout un héritage si pesant, si enraciné qu’il me fait encore mal après toutes ces années.
C’est pourquoi Défricher l’aube m’émeut jusqu’aux larmes. Ce recueil est d’une grande beauté.
( Défricher l’aube, Éditions David, Ottawa, 2021. Îles Mingan, Québec, photographie de Claud Lapointe . )
Dès le premier poème du recueil à venir, Ce n’est plus demain de François Vigneault, me voici emportée vers une Terre éternelle et fragile à la fois. Sa poésie observe les beautés du ciel, des minéraux, du fleuve et de la vie. Elle puise sa force dans le léger et le lourd, le dedans et le dehors, l’infini et le limité, la présence et l’ombre. À travers les mots du poète, on sent la révolte contre le convenu, les insignifiants discours, les guerres et leurs décombres ou les faux-semblants quand l’amour et la beauté sont à nos portes,
« Continuez à chercher Dans la nuit La musique de nos voix Ce n’est plus demain Mais aujourd’hui Tous les jours Que les pierres tombent Sur les jardins
Qu’on croyait éternels ».
( Ce n’est plus demain, Éditions du Sablier, Québec, 2023. Manon Cormier, artiste peintre, Québec, 2023. )
C’est à un voyage contemplatif que nous convie la jeune autrice Nancy Montour. Accompagnés des peintures de Monique Duguay, ces petits textes -haïkus- sont légers, heureux et bienfaisants. LÀ, SUR L’HORIZON, elles nous offrent de la simplicité et du bonheur à respirer. J’ai aimé traverser les paysages de ce recueil et « en chemin perdre le temps, trouver un caillou ». J’ai aimé le doux bruit de l’eau, la tranquillité qui s’en dégage et le bonheur qui semble émaner d’un instant fugace, d’un horizon fragile. J’ai aimé la simplicité, l’innocence et ce trop-plein de couleurs qui s’inscrit au fil des saisons. L’auteure veut nous transporter dans cet univers « pour le partager » et malgré la forme conventionnelle de ces petits éclats de poésie, réussit fort bien à nous faire
« respirer le ciel, laisser nos rêves grandir, presque s’envoler ».
… chercher l’horizon
sur les vagues bouillonnantes
question d’équilibre
mer tempétueuse
dans la voile qui tient bon
trouver du courage
(Nancy Montour, auteure, La Mer me parle et Monique Duguay peintre. )
Marguerite Hubacher, un auteur atypique qui, après Bonheur de ciel, proposera en 2023 un autre recueil à la structure inusitée, Sauver quoi ?
Les souvenirs contre les souvenirs
une boussole intérieure disloquée
quatre cardinaux
cramponnés à la mémoire.
La mémoire ne s’arrête jamais
les vivants rejoignent les morts, les êtres imaginaires les êtres réels
les rêves rejoignent l’histoire.
(Marguerite Hubacher, auteur et Isabelle Lockwell, artiste peintre. )
jeudi 4 août 2022
In memoriam - Alain Laverdière (1948-2022)
C'est avec tristesse que nous avons appris tout récemment le décès d'Alain Laverdière, alias de Lauverdière, qui fut notre graphiste pendant quinze ans, pour une trentaine de nos publications. On se souviendra également de sa contribution à notre maison d'édition en tant que poète et romancier.
Dominic Deschênes et Fabienne Roitel
lundi 24 janvier 2022
Isabelle Lockwell et Maria Vinuesa
2021-2022, « nos » artistes peintres n’ont jamais été aussi créatives
Isabelle Lockwell et Maria Vinuesa
Entre deux continents, un pont sur l’océan. Là-bas l’atelier de Maria Vinuesa en Allemagne. Ici l’atelier d’Isabelle Lockwell à Québec. Deux univers qui racontent un parcours de vie rempli de sinuosités, d’impasses, de cercles et d’envolées. Il n’y a pas assez de mots et de minutes pour grossir la rivière. Il nous faut regarder à travers le kaléidoscope de l’une et de l’autre pour comprendre la capacité de rédemption de l’art.
Difficile de choisir une toile plus qu’une autre ? Explorer leur continuité, visiter quantité de techniques, de formes et de matières, écouter aussi la musique d’une poésie faite de lyrisme et de quotidien.
La
petite chaise adossée au ciel, l’arbre aux bras tendus, les
échelles tout autant que les nappes d’eau, de désert et d’ombres
sont imprégnés d’une quête d’abord personnelle, viscérale
pour atteindre une sorte d’évidence universelle. La beauté en
éveil.
Fabienne Roitel
jeudi 24 septembre 2020
lundi 30 mars 2020
Échelle du monde
Les barreaux montent au ciel et ils parlent de nous
De ce qui existe ailleurs, du bord des mondes et entre les boussoles agitées
Et dans l’horloge aussi qui ne sait pas compter au-delà
Tout de guingois les barreaux te ressemblent
Et moi je suis le pied de métal
Ou de bois
Ce qui parle dans la prison, ce qui chuchote au fond de toi
Ce qui parle encore et ne se tait pas
Fait le tour de la terre et de l’imagination
Tout tordus les rails te ressemblent
Et moi je suis sans bagage sur le quai de ciment
Sans voix
La lune peut-être avait soupiré
L’échelle ne s’était point fatiguée de monter plus haut que les nuages
Où rêvent des cieux et des dieux
Toute branlante la chaise te ressemble
Avec ses traverses disjointes et ses pieds tors
Courbée là où la paix s’endort
Tu t’assois et regarde vers moi.
© Fabienne Roitel, 2019 (d'après le tableau Ma part de mystère d'Isabelle Lockwell)